Samedi soir, 22h30, après une heure et demie de conduite sur une route sinueuse et tortueuse, nous arrivons à l'entrée du parc de la rivière bleue avec, comme seule lumière, le clair de lune se reflétant sur le lac. Nous nous garons. Aucun bruit, seul le bruissement des feuilles des arbres que le vent vient doucement caresser.
Il fait chaud et humide.
Cyril nous accueille à la lumière de sa lampe frontale et nous dirige vers le bord. Là, nous prenons place à bord de notre canoë et en 2 coups de pagaies nous voici en train de flotter sur l'immense lac, au beau milieu de la nuit, de la brousse, avec la pleine lune.
Sensation étrange puisque la situation ne semble pas très rassurante mais la beauté du lieu nous semble plus qu'irréelle.
Les silhouettes des montagnes dévoilent leurs plus belles formes dans une quiétude totale.
Nous évoluons au rythme de nos embarcations au clair de la lune.
La température extérieure est de 24 degrés mais l'eau du lac, elle, frôle les 30 degrés. L'humidité et surtout la chaleur qui se dégage de la surface du lac nous procure une sensation inhabituelle, non sans nous rappeler des sources d'eau chaudes australiennes, comme si nous étions dans un bain.
Les premières ombres de la foret noyée apparaissent au loin pour devenir de plus en plus grandes à mesure que nous filons sur l'eau.
Ces chênes-gommes imputrescibles sont ici, au beau milieu du lac, depuis près de 55 ans. Et, nous voici en train de naviguer autour et entre eux au beau milieu de la nuit. Le clair de lune qui se reflète sur ces troncs mystérieux pourrait rappeler le décor d'un bon film d'horreur ou de science-fiction mais, bizarrement, il n'en est rien. Majestueusité et respect, tels sont les mots qui pourraient résumer au mieux la situation.